Du 13 septembre au 2 novembre 2025

Laure Boin : la profondeur de la toile


Originaire des Cévennes, Laure Boin garde de son enfance parmi les buissons et rivières un imaginaire nourri de nature. Après une première carrière d’illustratrice et de créatrice, elle revient dans sa région natale pour renouer avec le dessin et la peinture.

Ses toiles naissent d’un geste vif et spontané, pinceaux et doigts entremêlés. De près, elles semblent chaotiques ; de loin, elles révèlent des paysages luxuriants. L’artiste y traduit la frénésie végétale, les passages mystérieux et la profondeur qui invitent à entrer dans la toile. Les petits formats saisis sur le vif en extérieur deviennent à l’atelier de grands espaces peints à même le mur, portés par l’ampleur du geste. Les saisons rythment sa palette, le printemps et l’automne l’inspirant particulièrement.

Artiste plurielle, elle aime explorer d’autres voies : portraits, détournements d’images, créations textiles ou volumes. Mais au-delà de la diversité des techniques, son œuvre s’ancre toujours dans un même élan sincère : créer pour transmettre une émotion, fidèle à sa sensibilité et à la force évocatrice de la nature.

Sylvain Konyali : le paysage comme lieu d'encrage


Formé à la gravure en Italie et en Belgique, Sylvain Konyali explore sans cesse ses techniques et leurs liens avec les matériaux. Longtemps attaché au métal, il s’oriente en Ariège vers le bois, plus accessible et propice aux grands formats. Il chine des planches de récupération et adopte la technique de la plaque perdue : chaque étape d’impression détruit la matrice, qu’il recycle ensuite comme bardage de cabanes. Ainsi, la gravure quitte la feuille pour rejoindre l’architecture.

Son intérêt se porte aussi sur la couleur et les encres. À Bilbao, il expérimente des mortiers naturels, puis apprend à extraire pigments et teintures végétales au Jardin Conservatoire de Lauris. Cette recherche l’amène à travailler des encres vivantes, inscrites dans une logique de ressources locales et renouvelables.

Au Portugal, il découvre le Moku Hanga, gravure japonaise sur bois avec encres à l’eau et colle de riz. Ce procédé, précis et respectueux de l’environnement, devient central dans sa démarche. À chaque étape, Sylvain Konyali relie technique, matière et lieu, ancrant sa pratique dans une économie de moyens et une attention au cycle des matériaux.